dimanche 21 février 2010

La réalité

"Nunca pinté sueños, pinté mi propia realidad"
Frida Kahlo


Frida Kahlo
Hospital Henry Ford (1932) 

"Je n'ai jamais peint des rêves, j'ai peint ma propre réalité". 

Définitif

"Dans le monde, il y a des individus définitifs et d'autres qui ne sont que des courroies de transmission."
Tristan Garcia, La meilleure part des hommes, Paris, Gallimard, 2008, p. 38


Andy Warhol
Polaroid print - 9.4 x 7.3 cm

["En el mundo existen individuos definitivos y otros que no son más que canales de comunicación."]

samedi 13 février 2010

La vocation

"¿Violencia o comunicación? Con mayor o menor conciencia siempre supe que esa era la alternativa. Esos dos polos se hallan en todas partes, y si uno no los descubre a raíz de cada cuestión, corre el peligro de convertirse en un ángel. Pero yo quería ser histórico. O bien: sabía que lo era. Pero ¿cómo convertirse en eso que uno es? No había otra manera que ésta: darse una vocación. Lo hice a los 21 años: sería escritor."
Oscar Masotta, Roberto Arlt, yo mismo
Juan Andrade, Oscar Masotta, Una leyenda en el cruce de los saberes, Buenos Aires, Capital Intelectual, 2009, p. 20


Lucian Freud
Two men (1987-1988)
Oil on canvas - 106.7 x 75 cm


[Violence ou communication? Avec plus ou moins de conscience j'ai toujours su que c'était cela le choix. On trouve partout ces deux pôles, et si on ne les découvre pas à propos de chaque question, on risque de devenir un ange. Mais je voulais être historique. Ou même: je savais que je l'étais. Mais, comment devenir ce qu'on sait qu'on est? Il n'y avait pas d'autre manière que celle-ci: se donner une vocation. J'ai fait ça à 21 ans: je serais écrivain."]

dimanche 7 février 2010

L'impermanence

"Tout se casse un jour ou l'autre, tout disparaît. Nous vivons en changeant perpétuellement. Et la plupart des choses qui nous entourent disparaissent, tandis que nous changeons. On ne peut rien à cette impermanence. Ce qui doit disparaître disparaît. Et reste tant que le moment de disparaître n'est pas venu. [...] On n'y peut rien. Il faut se laisser vivre au rythme des choses qui passent."
Haruki Murakami, Danse, danse, danse, Paris, Seuil, 1995, p. 537




["Todo se rompe un día u otro, todo desaparece. Vivimos en constante cambio. Y la mayoría de las cosas que nos rodean desaparecen, mientras nosotros cambiamos. No podemos hacer nada contra esa impermanencia. Lo que debe desaparecer desaparece. Y dura hasta que el momento de desaparecer ha llegado. [...] Nada puede hacerse. Hay que permitirse vivir al ritmo de las cosas que pasan."]

mardi 2 février 2010

Venecia

Se respira una brisa de tarjeta postal. 

¡Terrazas! Góndolas con ritmos de cadera. Fachadas que reintegran tapices persas en el agua. Remos que no terminan nunca de llorar. 

El silencio hace gárgaras en los umbrales, arpegia un "pizzicato" en las amarras, roe el misterio de las casas cerradas. 

Al pasar debajo de los puentes, uno aprovecha para ponerse colorado.

Bogan en la Laguna, "dandys" que usan un lacrimatorio en el bolsillo con todas las iridiscencias del canal, mujeres que han traído sus labios de Viena y de Berlín para saborear una carne color aceituna, y mujeres que sólo se alimentan de pétalos de rosa, tienen las manos incrustadas de ojos de serpiente, y la quijada fatal de las heroínas d'Annunzianas. 

¡Cuando el sol incendia la ciudad, es obligatorio ponerse un alma de Nerón!

En los "Piccoli canali" los gondoleros fornican con la noche, anunciando su espasmo con un triste cantar, mientras la luna engorda, como en cualquier parte, su mofletudo visaje de portera.

Yo dudo que en esta Ciudad de sensualismo, existan falos más llamativos, y de una erección más precipitada, que la de los badajos del "campanile" de San Marcos.

Venecia, julio, 1921

Oliverio Girondo, "Venecia" en Obra, Buenos Aires, Losada, (1968) 2002



On respire une brise de carte postale. 

Terrasses! Gondoles avec des rythmes de hanches. Façades qui réintègrent des tapis persans dans l'eau. Rames qui n'arrêtent jamais de pleurer. 

Le silence se gargarise dans les seuils, arpège un "pizzicato" dans les amarres, ronge le mystère des maisons fermées. 

En passant par-dessous les ponts, on profite pour rougir. 

Dans le Lac voguent des "dandys", portant un lacrymatoire dans leurs poches avec toutes les irisations du canal, des femmes qui ont amené leur lèvres de Vienne et de Berlin pour savourer une chaire couleur olive, et des femmes qui ne se nourrissent que de pétales de rose, elles ont les mains incrustées de yeux de serpents, et la mâchoire fatale des héroïnes d'Annunziennes. 

Quand le soleil brûle la ville, il faut mettre une âme de Néron!

Dans les "Piccoli canali" les gondoliers forniquent avec la nuit, annonçant leur spasme d'un chant triste, pendant que la lune grossit, comme n'importe où, son visage joufflu de concierge. 

Je doute que même dans cette Ville de sensualisme, il existe des phallus  plus attirants, et d'une éréction plus précipitée, que celle des battants du "campanile" de Saint Marc.

Venice, juillet, 1921

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