Francesco Clemente
Virgine (1995)
Pastel sur papier - 101.6 x 71.1 cm
"J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer. Je sais que ce départ, pour Nadja, d'un point où il est déjà si rare, si téméraire de vouloir arriver, s'effectuait au mépris de tout de qu'il est convenu d'invoquer au moment où l'on se perd, très loin volontairement du dernier radeau, aux dépens de tout ce qui fait les fausses, mais les presque irrésistibles compensations de la vie."
André Breton, Nadja, Paris, Gallimard, 1964, p. 130-132
3 commentaires:
je ne comprends pas tout le contexte du texte, mais les derniers mots me parlent aujourd'hui,
"tout ce qui fait les fausses, mais les presque irrésistibles compensations de la vie."
joliment dit, finement pensé peut-être sorti du contexte, mais ça me convient, dans ce regard doux si profond...
N.
Merci d'abord, N., de ce message anonyme si gentil.
Quant au contexte il ne faut que lire Nadja, loin d'un éffort, une merveilleuse expérience.
Puis Nadja (Nadiezda)signifie "Espérance" en russe. On trouve même cette explication dans le texte de Breton.
Finalement j'ai été toujours fasciné par l'idée de ces "yeux de fougère", les seuls qui s'ouvrent dans un monde où les autres se ferment...
C'est magnifique... Ce départ... Cette perte... Cet espoir...
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