"J'ai senti venir la mort dans le miroir, dans mon regard dans le miroir, bien avant qu'elle y ait vraiment pris position. Est-ce que je jetais déjà cette mort par mon regard dans les yeux des autres? Je ne l'ai pas avoué à tous. Jusque-là, jusqu'au livre, je ne l'avais pas avoué à tous. Comme Muzil, j'aurais aimé avoir la force, l'orgueil insensé, la générosité aussi, de ne l'avouer à personne, pour laisser vivre les amitiés libres comme l'air et insouciantes et éternelles. Mais comment faire quand on est épuisé, et que la maladie arrive même à menacer l'amitié?"
Hervé Guibert, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Paris, Gallimard, 1990, p.15
Matine Franck
Hervé Guibert (1987)
"Sentí venir la muerte en el espejo, en mi mirada en el espejo, mucho antes de que haya realmente tomado posición. ¿Despedía ya esta muerte a través de mi mirada en los ojos de los demás? No se lo confesé a todos. Hasta ahora, hasta el libro, no se lo había confesado a todos. Al igual que Muzil me hubiera gustado tener la fuerza, el orgullo insensato, la generosidad también, de no confesárselo a nadie, para dejar vivir las amistades libres como el viento, despreocupadas, eternas. Pero ¿cómo hacer cuando se está agotado, cuando la enfermedad llega incluso a poner en riesgo la amistad?"
1 commentaire:
Juan, je suis très touchée de cette citation... Très... Je me sens très proche... Je ne sais pas comment tu es tombé dessus. J'espère que tu ne t'es pas fait trop mal. Je t'embrasse bien.
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