lundi 26 juillet 2010

Chéri

"Il remarqua que le ciel rose se mirait dans le ruisseau gorgé encore de pluie, sur le dos bleu des hirondelles volant à ras de terre, et parce que l’heure devenait fraîche, et que traîtreusement le souvenir qu’il emportait se retirait au fond de lui-même pour y prendre sa force et sa dimension définitives, il crut qu’il avait tout oublié et il se sentit heureux."

Colette COLETTE, La fin de Chéri, Paris, Calmann-Lévy, 1926, pág 105.


Marie Laurencin
Huile sur toile - 30.5 x 30 cm



["Él notó que el cielo rosa se reflejaba en el arroyo todavía cargado de lluvia y sobre el lomo azul de las golondrinas volando al ras del suelo; y porque la tarde se volvía fresca, y porque traicioneramente el recuerdo que llevaba consigo se retiraba hasta el fondo de sí mismo para tomar allí su fuerza y dimensión definitivas, él creyó que había olvidado todo y se sintió feliz."]

2 commentaires:

Lony a dit…

La magie des mots bien trouvés.
L'ironie souriante de l'allusion.
j'aime beaucoup.

St Loup a dit…

Merci Lony! Ce sont ces deux romans -Chéri et La fin de Chéri- qui m'ont fait découvrir la magie de Colette.

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