mardi 21 octobre 2008

Chanson des escargots qui vont à l'enterrement



A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes réssucitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent a chanter
A chanter a tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais la haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

Jacques Prévert



Al entierro de una hoja seca
se van dos caracoles
tienen la concha oscura
crespón llevan de moño
bajo los arreboles
se fueron sin premura
una tarde de otoño
Cuando llegaron era
ay ya la primavera
todas las hojas secas
habían resucitado
y cada caracol
se sintió muy frustrado
mas aparece el sol
el sol que apenas nace
les habla y así empieza
sentaos aquí si os place
un vaso de cerveza
tomárselo en un tris
mas si lo preferís
tomad quizá os aguarde
el bus para París
partirá por la tarde
veréis a vuestro antojo
la campiña feliz
sin luto así me alegro
lo digo sin sonrojo
porque el luto de negro
pone el blanco del ojo
y lo vuelve a uno feo
esos cuentos de féretros
oírlos no deseo
por ser de triste género
revestid por favor
de la vida el color
luego animal y bestia
los árboles las plantas
entonaron con brío
perdiendo la modestia
forzando las gargantas
la canción del estío
como el calor les arde
brinda todo el gentío
es una linda tarde
linda tarde de estío
y los dos caracoles
se van a casa en fila
se van sin desencanto
dichosos los alcoholes
como bebieron tanto
vacilan un poquito
desde el cielo infinito
la luna los vigila.

Versión de Enrique Uribe White

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec leur crêpe aux cornes, z'avez l'air d'un con, ma mère, z'avez l'air d'un con... aurait peut-être rajouté Brassens.

St Loup a dit…

Merci Olivier d'avoir amené Brassens!

Aurélia Jarry a dit…

Bah, c'est bête, mais je ne connaissais en réalité que le début... Et c'est beau de prendre le temps. J'espère que ton printemps est beau, cher Juan.

Aurélia Jarry a dit…

Juan, Juan!! Ca y est j'viens de finir ma ballade dans ta maison! J'y ai laissé des traces un peu partout. Encore une fois, merci de me/nous faire partager et découvrir tant de belles choses! Bises!

St Loup a dit…

Merci Aurélia! Tu perfume invadió todos los "cuartos" de esta "maison".
Te regalo un Girondo. Si no lo conocés aún -cosa que dudo- vale la pena que eches un vistazo. Besos

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